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172 BULLETIN MONUMENTAL de Lyon dans tout son éclat historique, dans toute son autorité, telle qu'elle était avant MM. de Rochebonne et de Montazet, ou la conserver dans l'état précaire où l'ont réduite d'inconcevables innovations. Dans le premier cas, rentrer à pleines voiles dans le glorieux passé de l'apostolique et sainte Eglise de Lyon, c'est un devoir; dans le second, dégager les éléments jusqu'ici conservés de l'ancienne liturgie lyonnaise, du venin, de tout le limon des idées parisiennes, c'est le progrès désirable et désiré. Au grand fond liturgique lyonnais s'associeraient les chants de Rome (pro- ses, hymnes, antiennes), à la place des chants de Paris qui y ont été violemment mêlés. Alors, l'Eglise de Lyon représenterait complètement et son origine orientale et son alliance avec Rome. — Dans l'une et l'autre hypothèse que j'ai posée, il faut que le virus parisien inoculé sur l'Eglise de Lyon soit neutralisé, que l'invasion de cette liturgie bâtarde, janséniste, frivole, mon- daine, qu'on appelle liturgie de Paris, soit définitivement repous- sée, comme intrue et comme indigne, comme dépourvue d'au- torité. Quant aux diocèses suffragants de Lyon, dont un seul (celui de Langres) a naguère adopté le rit romain, ils n'ont pas deux voies à prendre. Depuis longtemps infectés de parisianisme, il importe qu'ils entrent pleinement dans la liturgie de Rome, le plus vite possible. Je n'ai assurément pas d'avis à donner à un concile provin- cial ; mais les Pères de celui de Lyon me permettront bien d'ex- primer ici le regret qu'ils n'aient pas songé à relever le culte catholique, en lançant l'anathème contre la musique prétendue religieuse, et à faire revivre le chant grégorien. La France catholique voit avec joie les synodes provinciaux. Les Pères de celui de Lyon ont fait beaucoup ; plus tard, ils se retrouveront sous les mêmes voûtes, et ils achèveront leur œu- vre si saintement commencée. — Ah ! puissent-ils, par deux dé- crets spéciaux, tonner contre la musicomanie et la gothicomanie ! Il est triste de le dire, mais l'antique liturgie lyonnaise ne vit plus actuellement qu'en un seul coin de l'univers, à la Grande-Chartreuse. La mère-patrie n'existe plus, au point de