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                      LE BUCHERON.                      165



 Adieu les troncs divins qu'un peuple immense habite,
 Les abeilles et l'homme et les oiseaux du ciel,
 Tours que le vent balance et dont le flanc palpite
 Ruisselant de fraîcheur, d'harmonie et de miel !


Il en reste un... marqué du sceau fatal du maître,
Mon plus cher souvenir à frapper quelque jour,
Mon vieil hôte, du bois l'ornement et l'ancêtre ;
A lui de s'écrouler... Puis ce sera mon tour!


                            II.

Frappe, ô vieux bûcheron, et détruis sans murmures :
Les anciennes forêts pour la hache sont mûres ;
L'orage est comme toi terrible et bienfaisant.
Oui, votre office est rude et ton fer est pesant,
Car ces bois sont pour toi consacrés par des tombes,
Ces rameaux ont porté le nid de tes colombes,
Et ce chêne entouré d'un culte filial
Prêta sa mousse épaisse à ton lit nuptial ;
Dans le vague sommeil où son ombre te plonge,
De tes jeunes saisons le rêve se prolonge.
Il est dur de saper et de jeter au feu
Les vieux piliers du temple où l'on a connu Dieu.


Mais des vallons obscurs et peuplés de fantômes
Aux ailes d'or du jour il faut ouvrir les dômes,