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                     BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                          139
Grenoble s'émut, et, à cause de la diversité de religion, fit des
remontrances au père, qui répondit en soudard qu'il était, que les
« filles n'ont d'autre religion que celle de leurs maris. « Le capi-
taine avait tout juste la philosophie de certains penseurs de nos
jours qui, par tendresse pour la femme, la condamnent à être
incrédule ou Turque, s'il plaît au mari de l'être. Cette affaire de
cœur en resta là, mais Sâlvaing chanta ses amours en vers
latins et en vers français, donnant à sa belle tantôt le nom
d'Ida, tantôt celui d'Iris. M. de Terrebasse dit avoir cherché à tra-
vers bien des volumes les couplets de Sâlvaing, que la cour, la ville
et les provinces, au dire de son biographe, répétèrent plusieurs
années, et s'être perdu dans le nombre des Iris •. je le crois bien.
   De Boissieu, quittant le myrte pour le laurier, prit une com-
pagnie dans le régiment de son ami le vicomte de Tallard ;
mais ce régiment n'ayant pas tardé à être réformé, il céda aux
représentations de sa famille et de ses amis, qui le pressaient de
rentrer dans la robe. Il fut d'abord pourvu d'un office de subs-
titut du procureur-général au parlement de Grenoble , et traita
ensuite delà charge plus importante de vibailli de Graisivaudan,
en laquelle il fut reçu, le 6 février 1682. A.u mois de mai de la
même année, il épousa Elisabeth Deageant, fille de Guichard
Deageant, assez connu par le rôle qu'il joua pendant la faveur
du connétable de Luynes, et par les Mémoires qu'il a laissés
sur cette époque.
   Le maréchal de Créqui, lieutenant-général au gpuvernement
de Dauphiné, ayant été nommé ambassadeur extraordinaire à
Rome, pour prêter , au nom du roi, obédience filiale au pape
Urbain VIII, demanda que Sâlvaing de Boissieu fût chargé de
l'accompagner en qualité d'orateur et de faire la harangue latine.
Il prononça ce discours au Vatican, le 25 juillet 1633, et le fit
imprimer à Rome, pendant son séjour dans cette ville. La même
année, il fut réimprimé à Paris, en un petit in-4° de 16 pages;
on en publia, en 1633, deux versions françaises, l'une à Paris

  (i) Sou petit-fils, Adrien Roux de Moi'ges, les publia en 1668 ; Grenoble,
Fh, Charvys, in-12.