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                    DE LA CHAPELLE DE FOURVIÈRE.                     61
      attendant le moment où elles pourront être fécondées par une
      direction intelligente.
         Il y a même cela de particulier dans cet admirable instinct des
      masses, c'est qu'elles ne s'enthousiasment fortement que pour
     des choses immenses, à la possibilité desquelles n'osent croire
      ceux qu'on appelle les hommes éclairés. — Proposez-vous une
      entreprise ordinaire selon les calculs de la prudence humaine :
      soyez sûr que vous ne ferez point vibrer de cordes sympathiques,
     que vous passerez inaperçu, sans obtenir une remarque, une
      attention. Proposez-vous au contraire un but gigantesque •. soyez
     sûr de tenir par cela même à votre disposition des moyens
     gigantesques. La loi divine se reflète dans la loi sociale. On pour-
     rait, dans l'ordre de ce monde, ajouter à la parole évangélique :
     demandez et vous obtiendrez, cette autre : plus vous demanderez
     et plus vous obtiendrez.
         Lorsqu'on songe aux ressources qui résident dans cet enthou-
     siasme et cette foi du peuple, on se demande comment il se fait
     que personne n'ait tenté de renouveler à notre époque les mer-
     veilles du moyen-âge. Lorsqu'on pense que ce sont quelques
     pauvres ouvrières lyonnaises qui ont fondé cette association
     universelle, connue sous le nom à'Association de la Propaga-
     tion de la Foi, et qui est, il faut bien en convenir, l'œuvre la
     plus vaste de ce siècle, l'œuvre de la civilisation elle-même,
    le véhicule le plus puissant qu'elle possède actuellement ; lors-
    qu'on songe que c'est à ces ouvrières que nous devons l'ac-
    complissement d'une entreprise dont prêtre, savant ou poli-
    tique n'avaient jamais eu l'idée, on ne peut s'empêcher de de-
    mander si quelqu'un a soupçonné jusqu'ici les éléments encore
i   inemployés qui résident au sein de la société. — Eh quoi ! vous
    avez, dites-vous, une foi inébranlable dans des prodiges accom-
    plis par une intercession dont vous avez éprouvé les effets,
    vous avez la conviction invincible de l'intervention divine dans
    les faits humains, et vous n'êtes pas sans cesse préoccupés de la
    pensée, animés du désir de léguer aux âges futurs un gage de
    vos croyances ! — Vous n'êtes pas même excités par cet or-
    gueil, cette ardeur qui poussait chaque siècle à enfanter quelque