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20 SAINT-MAURICE-DE-VIENNE. Chaque siècle , depuis la fondation du monument, a déposé sur la basilique de Saint-Maurice son auréole de gloire. Nous ne ferons pas l'autopsie de ce passé qui, sous la plume de M. Col- lombet, a trouvé un historien digne de la Sainte-Église de Vienne. Nous ne voulons ici qu'établir le diagnostic de l'édifice (s'il nous est permis d'emprunter ce terme à une science qui vit, comme l'archéologie, d'observation), et imprimer le sceau de sa monu- mentalité. II. EXTÉRIEUR. La basilique, ci-devant métropolitaine et primatiale de Saint- Maurice-de-Vienne, joue un rôle immense dans l'horizon ocu- laire de la cité. Elle est posée dans les conditions de l'orienta- tion réputée liturgique, bien qu'à Rome on ne trouve aucune règle dogmatiquement suivie à cet égard. Son ichnographie est celle de la basilique latine constantinienne. Elle s'élève à 49 mè- tres au-dessus du niveau de la Grand-'Rue qu'emprunte la route nationale, n° 7 (de Paris à Antibes), sur une haute plate-forme or- née dans ses murs de soutènement et restaurée d'une manière so- lide, il y a quelques années. Aux nombreuses marches monu- mentales qui donnent accès à ce vaste atrium, correspond la porte majeure de la façade Saint-Maurice. Cette disposition ajoute singulièrement à la majesté du temple dont la première VUe de façade saisit et émeut le spectateur. Deux clochers, les trois portes trinitaires, traditionnellement et sacramentellement inséparables de la façade gothique des églises de cette ère, avec voussures richement ornées, pinacles intacts ou mutilés, gale- rie à balustrade, grande fenêtre ogivale subdivisée à l'infini, telle est en gros l'ossature de cette région. On ne trouve pas ici ces profondes retraites, Cette mâle constitution des façades en avant- corps, communes aux grandes basiliques ogivales du nord. L'ar- ehitectonique a fait moins de frais de science, d'austérité, de théologie. Mais quel fini dans tout ce qui nous reste de ces seul-