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12 LA SOURCE ÉTEHNELLE. Du glacier irrisé d'azur et de vermeil Où le chamois s'abreuve, A l'heure où l'a frappé la verge du soleil, Tu vois naître le fleuve. Quand, pour gravir au loin d'autres cimes encor, Dès l'aube tu t'apprêtes, Tu vois à l'orient courir la ligne d'or Qui dessine leurs crêtes. Tu descends dans la nuit des antres souterrains Au feu pâle des lampes ; Vers toute œuvre où de Dieu les pas restent empreints, Tu vas, tu cours, tu rampes. Sur les rocs, sur le sable aux torrides clartés Ta chair sue et ruisselle, Et rejette à grands flots tout ce que les cités Ont mis d'impur en elle. Tu dors sur le granit ; ce dur chevet te rend Plus fort à chaque halte ; Tu manges le miel pur , tu bois l'eau du torrent Et (a verlu s'exalte.