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DU BUGEY. 397 imprudemment avancé pour reconnaître la place, il est mor- tellement atteint d'un coup d'arbalète sous l'aisselle; il envi- sage la mort avec une grande force d'âme et prescrit ses dernières dispositions. Ce prince, à peine âgé de vingt ans, expire couvert de gloire et adoré de ses sujets. Dans les af- faires de son gouvernement il avait montré une grande apti- tude; dans la guerre, une valeur héroïque. Jamais le Dau- phiné n'avait fait une si grande perte. Ses guerriers désespérés prennent d'assaut la Perrière et vengent sa mort en passant au fil de l'épée tous ses habitants ; le château et le bourg sont livrés auxflammeset leurs murailles, détruites. Préservé par cette mort d'une invasion redoutable, Aymon met à profit cet événement en fortifiant ses frontières de Sa- voie et du Bugey. Il reconstruit le fort de Bâtie à Saint-Jean- le-Vieux, en sorte que celte construction, reliée aux redoutes en terre, ferma la plaine d'Ambronay aux dauphinois. Mais le comte, voyant les seigneurs et les populations du Vien- nois, unis dans un même sentiment de regret et de vengeance, se montre disposé pour la paix à laquelle il était aussi natu- rellement enclin. Humbert. frère de Guigues, mort sans enfants, est appelé A sa succession. Ce jeune dauphin écoute les conseils pacifi- ques des princes,ses alliés, et de ses grands vassaux, en se prêtant à un accommodement avec'le comte de Savoie. Sous les aus- pices du comte de Genevois, principal médiateur de la paix , des commissaires sont nommés pour un traité sérieux et définitif à savoir : deux chevaliers et deux jurisconsultes, Antoine deClermonl et Philippe de Provanes, pour le comte, et Amblard de Beaumont et Humbert de Cholas pour le dauphin. Tous les articles étant arrêtés, le comte et le dau- phin, accompagnés des principaux seigneurs, leurs vassaux, se rendent le 7 mai 1334, sur la frontière de leurs étals au Pont-de-Glandon entre Champareillan et Monlmeillan