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                              DU




  DROIT DE PROPRIÉTÉ.



   La propriété individuelle a été jusqu'ici une des bases de
la société ; personne ne le conteste ; mais en est-elle une
base nécessaire et surtout légitime, c'est ce que nient énergi-
quemenl tous nos réformaleurs modernes qui, pour divers
motifs, travaillent à une rénovation sociale. La question est
trop grave pour les en croire sur parole, et fût-elle de la plus
mince importance, ce serait toujours une folie que de con-
damner un principe sur de simples assertions et sans examiner
les preuves à l'appui.
   Que la propriété soit ou non un préjugé inique et absurde,
ce qu'on est obligé de reconnaître, c'est qu'elle remonte aux
premiers temps du monde. Et, en effet, dès que l'homme
s'est vu forcé de vivre par son travail, son premier sentiment
a été de s'approprier les richesses qu'il créait et les instru-
ments naturels ou artificiels qui l'aidaient dans son Å“uvre.
Il ne fut pas, comme on l'a dit, guidé par un instinct pervers,
par un égoïsme étroit ; ce fut l'instinct même de sa conserva-
tion qui le poussa à revendiquer un droit sans lequel toute