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LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. 217 de juillet fut marquée a Paris par une catastrophe sanglante et terrible, et qui témoigna de la profondeur des resùcnti-r menls que certains esprits nourrissaient contre le chef de l'État. Le 28 juillet 1835 , Louis-Philippe, accompagné de ses trois fils aînés et d'un nombreux cortège, passait à cheval, vers midi, sur les boulevards, la revue de la garde nationale, lorsque, à la hauteur du Jardin-Turc, une effroyable décharge d'armes à feu joncha le sol de morts et de mourants. Le maréchal Mortier, le général Lâchasse de Vérigny, le colo- nel Raffé, quelques gardes nationaux, et diverses autres per- sonnes furent frappés mortellement. Le roi et le duc d'Or- léans n'éprouvèrent que de légères contusions, et poursui- virent leur marche avec un inaltérable sang-froid, au milieu des marques non équivoques de la sympathie publique. Louis-Philippe n'avait dû la vie qu'au hasard le plus ines- péré ! Le principal auteur de cet attentat, Fieschi, fut arrêté sur le champ, et traduit quelques mois plus lard devant la Cour des pairs, à la suite d'une instruction approfondie, qui procura la découverte de deux de ses complices, les nommés Pépin et Morey. Mais les informations de la justice, dirigées avec une habileté singulière par le chancelier Pasquier, ne purent pénétrer plus avant. Ces trois scélérats expièrent sur l'échaftiud leur épouvantable forfait. Tous trois appartenaient à cette faction anarchique qui avait juré haine irréconciliable à toute royauté. La Cour et le ministère comprirent facilement quel parti ils pourraient tirer de la stupeur et de l'indignation publiques , pour obtenir des Chambres une législation plus répressive de la licence effrénée de la presse. La machine infernale de Fieschi fut l'origine des lois de septembre qui, entre autres dispositions, placèrent la personne du roi et le principe monarchique au-dessus de toute controverse, déférèrent à la Cour des pairs la connais- sance de tout attentat contre la sûreté de l'Etat, abrégèrent 14""