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150               LOUIS-PHILIPPK D'ORLÉANS.

ment français ne secondait que par des vœux impuissants ou
équivoques. Cette insurrection se distinguait de celles d'Es-
pagne et d'Italie par cette circonstance spéciale qu'elle n'avait
reçu du cabinet du Palais-Royal aucun encouragement préa-
lable ; l'ukase qui donnait une avant-garde polonaise à l'armée
russe prête à envahir la France révolutionnaire, avait seul pré-
cipité l'explosion .Après avoir lutté avec une intrépide constance
contre les gigantesques ressources de la Russie, ce peuple gé-
néreux épuisait ses derniers efforts. Ce fut le 15 septembre
1831 que parvint à Paris la nouvelle de la reddition de Var-
sovie. La stupeur fit bientôt place à l'exaspération; on cou-
rut aux armes; une voiture qui portait MM. Séba.sliani et
Périer fut arrêtée par la populace sur la place Vendôme, et
ces ministres ne durent qu'à leur courage personnel le salut
de leur vie. Cette douloureuse péripétie, qui froissait à un
si haut point les sympathies populaires, amena de vifs débats
à la Chambre entre MM. Mauguin, Thiers, La Fayette et
Périer. L'opposition, encore exaspérée par le mot fameux et
cruel du général Sébastiani, l'ordre règne à Varsovie, r é -
clama une enquête sur la politique du ministère. Mais M. Pé-
rier obtint de la Chambre ce fameux ordre du jour motivé,
qui, sanctionnant par une approbation catégorique et défini-
tive la politique extérieure du cabinet, lui permit enfin d'éta-
blir un régime régulier dans l'administration du pays. Les
héroïques convulsions de la patrie de Sobieski et de Kosciusko
n'aboutirent qu'au vœu stérile du maintien de la nationalité
polonaise, formulé depuis lors dans toutes les communications
annuelles des Chambres avec le roi.

   La question de l'hérédité de la pairie préoccupait vivement
les esprits. L'opinion personnelle de Louis-Philippe était en
faveur de ce privilège, et M. Périer se prononçait dans le même
sens. Mais la destruction de l'hérédité était la conséquence inô-