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426                   DU GÉNIE LITTÉRAIRE

d'écrivains brillait le nom d'une femme poète qui est
 resté populaire parmi nous. Jamais peut-être, depuis cette
 heureuse période, Lyon n'avait présenté dans les sciences,
 dans les lettres, dans l'industrie, plus de travaux, plus de
 noms considérables qu'aujourd'hui. Toutes les branches des
hautes études y sont cultivées avec persévérance, avec éclat.
L'attention, les encouragements de la cité et d'une magistra-
ture digne d'elle n'ont jamais failli à toutes les institutions ,
à tous les hommes voués à propager parmi nous le goût des
arts et les connaissances littéraires.
    Après neuf ans la Faculté des Lellres n'a pas vu se lasser un
jour l'empressement de nos concitoyens. Aucune autre ville
ne réunit un auditoire aussi nombreux, aussi brillant que celui
qui n'a pas cessé d'affluer autour de la chaire éloquente où
l'histoire nous peint à grands traits lesdeslinées des peuples avec
 tout ce que la verve entraînante, les nobles sentiments, le beau
langage peuvent ajouter d'intérêt et de charme à ses graves
 leçons. La philosophie elle-même , cette science du petit
nombre, à qui l'allée de platanes ou l'étroit portique suffit
d'ordinaire pour grouper autour d'elle les esprits d'élite,
la philosophie a vu constamment cette enceinte se remplir
d'une foule toujours captivée par sa parole ferme, lucide, in-
dépendante. Une jeunesse à qui de fortes études ont valu l'heu-
reux privilège de fréquenter les grands écrivains de Rome et
de la Grèce et de s'abreuver aux sources fécondes des littéra-
tures étrangères, est venue apprendre ici à porter dans ses
connaissances l'ordre et la saine critique, et admirer dans ses
guides le goût irréprochable, la solide érudition.
   Appelé aujourd'hui à continuer dans cette chaire un e n -
seignement qu'il importe de ne pas laisser déchéoir ; avec la
nécessité vivement sentie d'obtenir une nouvelle bienveillance,
je trouve le devoir aussi impérieux de répondre à la bien-
veillance dont j'ai déjà reçu de si hauts témoignages. Sans ti-