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^i08               LES MARIS MARSEILLAIS.
    Aujourd'hui, à Marseille, les maris ne fixent plus à cin-
quante francs la parure et les bijoux de leurs femmes. On les
a vu payer des mémoires de mille écus, sans trop grogner.
    Les Marseillais n'ont plus de loi de Maximum pour les dots ;
ils pensent que les plus grosses sont les meilleures.
    Les femmes ne sont presque plus battues par leurs maris.
Seulement ceux-ci, pour se consoler peut-être de la perte
de leurs anciennes prérogatives se sont fait à l'usage de
l'hymen d'agréables petits proverbes, en langage provençal, tel
que celui-ci :
    Ché perde sa frémo ernbé quinze soou es gran doumagé de
 l'argent.
    Qui perd sa femme et quinze sous avec, c'est grand dommage
 de l'argent.
    Et cet autre proverbe, orné du charme de la poésie •.
             Dons beaux jours ù l'houmi su terre :
             Quand pren moitié' et quand Venterra.
             Deux beaux jours à l'homme sur terre :
             Quand il prend femme et quand l'enterre.

   Mais ces proverbes passeront comme les anciens usages. 11
n'y a qu'une chose qui ne passera jamais à Marseille, c'est la
beauté et la fidélité conjugale des femmes marseillaises.

                                              J. BÉLIARD.