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                                      LES

     AUTRICHIENS PRÈS DE LYON.

                 PREMIÈRE P A R T I E .


                        CONSEIL MUNICIPAL.


                              LE MAIRE (1).

                         AIR : Y a de l'ognon.
                Qu'ici chacun émette
                Sa libre opinion
                N'allons pas faire d'boulettes ;
    ( i ) LE MimE. C'était le comte d'Albon qui, dans la nuit du 10 au n
avril I 8 I 4 et sous la protection des baïonnettes autrichiennes , fit arborer le
drapeau blanc sur le dôme de l'Hôtel-de-Yille, Il accompagna cette levée de
boucliers d'une proclamation dans laquelle il se vantait d'avoir aiguise contre
 la tyrannie les poignards qu'elle avait remis en ses mains , en d'autres termes ,
d'avoir trahi l'Empereur, qui lui avait confié l'administration d'une grande
cité.
    M. d'Albon donna, pour ainsi dire, le signal de la défection à toute cette
noblesse que Napoléon s'était plu à tirer de l'émigration , à combler d'em-
plois, de grâces et d'honneurs ; de cette noblesse, ayant sans cesse à la bou-
che les mots de loyauté , de fidélité , même quand elle combattait dans les
rangs des ennemis les plus acharnés de sa patrie ; fidèle et loyale à la façon
du fameux connétable de Bourbon.
    M. d'Albon appartenait à l'une des plus anciennes familles de la noblesse
lyonnaise , plusieurs de ces ancêtres avaient porté le titre de roi d'Yvetot ;
l'Empire ne lui avait reconnu que celui de Baron, ce qui, à sa mort, donna
lieu à répigramme suivante :
                     « Ci-gît d'Albon, roi d'Yvetot ,
                     Et qui plus est, baron d'Empire ;
                     Il était laid, perfide et sot :
                     Priez Dieu pour le pauvre sire. »