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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 337 notre siècle. Mais le souffle des passions mauvaises et les fureurs révolution- naires détruisirent ces paisibles asiles, et suspendirent des travaux qui atten- dent encore, pour être continués, toutes les ressources de l'association. « Parmi les œuvres importantes, interrompues par le malheur des temps, on peut sans crainte classer l'Histoire de l'Église gallicane. Cet ouvrage a subi, depuis son origine bien des vicissitudes ; il importe de les rappeler au public, avant de l'entretenir de la nouvelle continuation. Le P. Longueval, le pre- mier, conçut le projet de reunir en un corps d'histoire tous les documents relatifs à l'Église de France, que de savants hommes avaient recueillis dans de vastes collections, et ceux que ses propres recherches pourraient lui faire découvrir. Il crut qu'une histoire destinée à raconter les gloires de l'Église de France, devait se faire sous les auspices de l'épiscopat, et se présenter au public avec une si imposante recommandation. C'est pourquoi, en 1726, le P. Longueval pria l'assemblée générale du clergé d'accepter la dédicace do son ouvrage, et de le soumettre à l'examen d'uu ou de plusieurs réviseurs, nommés par elle, afin, dit-il, qu'il n'y eût rien qui ne fût digne du sujet et de l'auguste corps, sous le nom et les auspices duquel il devait paraître. Le clergé agréa des vœux si légitimes, et, en 1730, le P. Longueval publia les quatre premiers volumes de ['Histoire de l'Église gallicane. « L'assemblée générale s'applandit alors d'avoir favorisé un projet si habi- lement exécuté, et sur la proposition de M. de Vinliniille, archevêque de Paris, et du promoteur, l'abbé de Maugiron, elle accorda au P. Longueval une pension annuelle de S00 livres, et de plus une gratification de 2,300 livres, pour lui aider, dit le proeès-verbal, à [aire les dépenses nécessaires par rapport a la continuation de cet ouvrage. Le P. Longueval ne tarda pas à prouver une fois de plus qu'il était digne des faveurs et des éloges du clergé. De l'an 1730 à l'an 173S, il publia quatre nouveaux tomes, qui furent accueillis avec le même empressement que les autres. Il travaillait au neu- vième, lorsque, le 12 janvier 173S, une mort prématurée vint le ravir à la religion et à la science. « Le P. Fontenai hérita de l'entreprise de son confrère et des faveurs du clergé. Mais une santé délicate, et d'ailleurs affaiblie par des travaux excessifs, ne lui permit pas de remplir les justes espérances qu'on avait fondées sur ses talens et ses connaissances. Il fut contraint d'abandonner l'œuvre du P. Longueval, après y avoir ajouté le neuvième et le dixième volume. « La réputation que le P. Brumoi s'était acquise dans le monde littéraire, le désigna au clergé comme ledigne successeur du P. Fontenai; et en 17i0, M. de Vintimille le proposa au choix de l'assemblée générale, qui lui confia celle lâche, et lui accorda les mêmes secours qu'à son prédécesseur. Le P, Brumoi 22