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                    NOTRE-DAME DE BOURG.                       313



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   L'école romane et romano-bysantine ne marque nulle part à
Bourg, la plus vieille des cités qui ne remontent pas authentique-
ment à l'ère antique. Quoique cette ville paraisse avoir été le
Forum Sebusianorum, il n'en est question que dans la légende de
Saint-Gérard qui se retira dans la forêt de Brou (Broglium), en
927. Elle y est désignée sous le nora d'oppidum Tant. Dans le
XIe siècle, en 1084, elle portait le nom qu'elle a conservé ;
mais ce n'était qu'une seigneurie. L'énergie de cette nationalité
citadine s'est donc développée parallèlement à celle du moyen
âge. La tradition populaire qui enveloppe presque tous les grands
édifices des temps moyens, et qui veut qu'ils aient été bâtis sur
pilotis dans les pays bas, plane sur l'église de Notre-Dame de
Bourg. Je ne sais pas jusqu'à quel point elle est fondée. Ce qu'il y
a de certain, c'est que l'emplacement occupé aujourd'hui par ce
temple avait reçu avant lui une pieuse consécration. A une époque
reculée, on découvrit dans ce lieu qui ne faisait point alors partie
de l'enceinte de la ville, une image de la Vierge, enfouie dans le
sol, au pied d'un saule. Le peuple, saisi d'une fervente dévotion
pour elle, lui bâtit un oratoire sur la place même, et y déposa avec
respect cet emblème qu'il regardait comme miraculeusement
conservé. Ce premier temple était un but de fréquents pèlerinages:
diverses corporations y ajoutèrent des chapelles desservies par des
prêtres qui devaient tous être enfants de Bourg. Il fallait bien que
dès l'année MCCCXLH, l'édifice présentât une importante figure,
puisque d'anciens titres le désignent par les mots d'opus mirificum,
et qu'on voit Aymon, comte de Savoie, venir dans son enceinte
accomplir un vœu. C'est en commémoration de l'invention de la
miraculeuse image, que, chaque année, le deuxième dimanche après
Pâques, le tableau qu'on dit être le même que celui trouvé au pied
du saule, et l'image de la Vierge, patronne de la ville de Bourg,
sont promenés solennellement dans les rues.