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308                  NOTRE-DAME DE BOURG.
écrivain chaleureusement dévoué à son pays, M. Milliet-Bottier, est
le premier qui se soit pescrit la tâche de venger ce majestueux
édifice de l'injuste oubli qui plane sur ses arceaux. Son élégant
travail parut dans la première livraison de Y Album de l'Ain, pu-
blication consciencieuse qu'on regrette de n'avoir pas vu se soute-
nir plus longtemps sur les ailes du patriotisme bressan. Depuis
lors, sans renoncer au culte qu'il inspire, on se préoccupa moins
exclusivement de Brou, on reporta sur l'ancienne cathédrale de
Bourg une partie de cette attention auparavant absorbée par le
somptueux monument de Marguerite d'Autriche. J'avais eu
plusieurs occasions de dire combien l'imposante simplicité de
Notre-Dame me paraissait préférable comme lignes, comme ordon-
nance générale, à l'ornementation maniérée et confuse de l'église
de Brou : cette opinion s'était produite avec la rapidité et l'imprévu
de l'éclair, elle illumina quelques esprits, ébranla de vieilles in-
différences. Il ne manquait plus à ce temple, pour obtenir une
célébrité durable, que les insultes de M. Mérimée. Avec cette suffi-
sance hargneuse dont il a seul le secret, cet écrivain n'a ménagé ai
l'église de Notre-Dame, ni sa façade, ni la ville de Bourg tout en-
tière; il a jugé son clocher sans tenir compte de l'étage démoli que
lui enleva 1793 : c'était recommander l'édifice aux monumenta-
listes sérieux qui savent combien peu les opinions archéologiques
de M. Mérimée ont de valeur spécifique, d'autorité et de portée.
Aujourd'hui, l'église de Notre-Dame n'a plus rien à demander
à la renommée : elle ne peut prétendre à effacer Brou ; mais elle
veut régnera côté de lui. A chacun de ces monuments son mérite
particulier et son trône distinct     La ville de Bourg-en-Bresse
a, au lieu d'une, deux gloires arehitectoniques proclamées et re-
connues.
   Le moment pour dresser la monographie de Notre-Dame est
d'autant mieux choisi, qu'un enfant de Bourg vient de lui consacrer,
en mourant, une part de son patrimoine. En 1846, déeéda dans
cette ville, un avocat distingué, M. Alfred Bon, dont toute la vie
avait été parcimonieuse et régulière. Il n'avait cessé d'être triste
en voyant que nul n'eût jusqu'ici songé à rendre au clocher de
Notre-Dame l'étage supérieur que lui ravirent les niveleurs, au