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CHRONIQUE. 270 cher de faire ces réflexions devant l'œuvre de M. Legendre- Héral, qui, du reste, n'a peut-être pas été maître du choix de son sujet, et qui en tire tout le parti que l'on pouvait attendre de la part de l'artiste qui a créé l'Eurydice de notre Musée, le Réveil de l'Ame, le petit Giotto, la statue de Jussieu, et tant d'autres productions imposantes ou gracieuses. — L'ancien Conservateur de la Bibliothèque de la Ville est rem- placé par M. Monfalcon, et à M. Monfalcon succède, au Palais des Arts, M. Victor de Laprade. Ce n'est certe pas pour avoir écrit le gracieux poème de Psyché et avoir publié un volume d'Odes et Poèmes, remarquables par l'élévation de la pensée comme par la forme, que l'on peut être indigne d'occuper une place de bibliothécaire, quoique ce bel argument n'ait pas été oublié contre M. de Laprade. Sous un maire lettré, cette puissante objection ne devait avoir aucune force, et M. Terme a eu cent fois raison de passer outre. On nous promet pour 1848 un grand escalier qui conduira du quai de Retz à la Bibliothèque de la Ville, par la terrasse, et occa- sionnera l'agrandissement de la salle d'hiver. En attendant, il était d'urgentes améliorations à faire, et nous savons qu'on y a déjà mis la main. C'est le mobilier de la Bibliothèque qui réclamait le plus d'attention. Les ignobles chaises, qui servaient aux lecteurs, ont disparu, et vont être remplacées par quelque chose de plus propre. Les modestes écritoires qui erraient tristes et desséchées sur les tables, et veuves souvent de plumes et de poudres, fe- ront, sans doute, place à des écritoires plus dignes d'un pareil établissement. Le poêle de la salle d'hiver, qui fumait par tous les vents, et laissait geler de froid les patients lecteurs, va être relégué aux invalides, où devrait bien le suivre une grosse vilaine pendule qui ne marche qu'au pouce. Quant aux achats de livres, nous n'en parlerons que pour de- mander qu'on s'occupe sérieusement des publications modernes, dans toutes les branches de la littérature. Notre Bibliothèque publique, formée par des Religieux, et héritière d'une partie des bibliothèques de nos couvents, se trouve être fort riche en ouvra-