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EXPOSITION DES PRODUITS, ETC. 267
l'attention des fabricants ; voici la description que M. Hedde
en a donné lui-même : « Ce métier se compose d'un banc
allongé, garni à sa partie postérieure de deux traverses
verticales d'où partent diagonalement deux autres traverses
qui viennent s'adapter sur le milieu du banc. Dans ces tra-
verses sont placées plusieurs chevilles qui servent à supporter
une chaîne sans fin, ainsi que le tissu, au fur et à mesure
de la fabrication, l'une et l'autre s'enroulant de manière Ã
n'éprouver entre eux aucun frottement. La chaîne est en
croisée par un râtelier à dents métalliques inférieures et su-
périeures. Cette chaîne n'est qu'une seule lisse à demi-
mailles, dans laquelle est passée la moitié de la soie. Pour
la fabrication du façonné, on emploie autant de demi-lisses
que le dessin a de découpures. Le premier pas ou premier
passage de la navette est formé par l'ouverture naturelle-
ment faite par le râtelier ; le second pas est formé par la
lisse que l'ouvrier lève avec la main ; les ustensiles accessoires
sont, comme le métier, lui-même, fort simples : une passelle
en bambou, une navette de forme conique, dans le genre de
celles employées pour fabriquer les filets, etc., ete. »
A côté des moyens de fabrication, nous voyons les produits
fabriqués. Ce sont d'abord d'admirables châles de crêpe blanc
brodés avec une perfection inimitable ; nous voyons ensuite
des tissus de toutes espèces, foulards, gazes, damas, taffetas,
satins, enfin les vêtements et autres objets que les Chinois
fabriquent avec la soie: tapis, bourses brodées, porte-éventails,
sacs à tabac, écrans, chaussures, où chacun a remarqué le
fini du travail en même temps que l'originalité des dessins ;
il y a chez ce peuple un certain sentiment du beau qui ne
procède pas des mêmes principes, de la même civilisation
que dans nos contrées, mais qui n'en est pas moins arrivé Ã
une expression qui, toute singulière qu'elle soit, n'en est pas
moins élégante.