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184                 SORTIE DES LYONNAIS.

et il pouvait pareillement s'y former des réunions pour résister
à l'oppression. Tels étaient mes motifs pour espérer et pour
combattre jusqu'à la dernière extrémité, et si un seul s'était
réalisé, si Lyon avait été secouru par une diversion, la France
n'aurait pas été et ne serait pas encore inondée du sang de
ses citoyens les plus vertueux. Celte ville, je le répèle, ne
pouvait se soustraire à ses tyrans que par ses armes. Elle a
prouvé que l'on peut, que l'on doit tout entreprendre avec
du courage ; et le Lyonnais a fait tout ce que l'homme peut
faire.
   Une ville immense, sans fortifications, défendue par ses
seuls habitants, manquant de tout ce qui est nécessaire à une
place de guerre, a soutenu un siège de soixante-trois jours,
attaquée par un ennemi implacable, dont le conducteur réu-
nissait tous les pouvoirs, et ne craignait pas d'user de tous les
moyens les plus odieux et les plus destructeurs : l'incendie,
le boulet rouge, le bombardement, la trahison, la calomnie,
la perfidie; enfin, tout ce que peuvent des lâches, soutenus
par une armée de cinquante à soixante mille hommes, armée
dont les deux tiers étaient aguerris, armée bien pourvue de
vivres et de munitions de toute espèce, ayant un corps de
génie et d'artillerie formidable, une nombreuse cavalerie, e n -
fin, tout ce qui assure le succès.
   Mais, quelqu'effrayantes que dussent lui paraître ces forces,
le Lyonnais avait pris le seul parti qui eut pu le sauver.
Lyon ne pouvait se flatter d'échapper, par la soumission,
à la haine et à la vengeance des tyrans de la France. Sa
ruine, ainsi, que celle de toutes les grandes villes de com-
merce, avait été arrêtée dans leurs comités secrets, et les
causes et les motifs qui la leur avaient fait jurer, étaient de
nature à n'être jamais oubliés ni pardonnes par de tels mons-
tres; les voici :
   1° Les richesses ;