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                         M. ALEXANDRE DCMAS.                              149
  vous vous trouviez déshérité par le sort et que vous ayez eu quel-
 que drame refusé à la Comédie-Française, M. Dumas est homme
  à vous envoyer un billet de 5,000 francs, comme prime de votre
 œuvre, dont il enrichira le répertoire du futur théâtre Mont-
  pensier (1).
     Pour toutes ces considérations, et pour bien d'autres encore qu'il
 serait peut-être indiscret de révéler, 70,000 francs ne peuvent évi-
 demment suffire à M. Dumas. Vous oubliez qu'aux ressources du
 romancier il saura bien ajouter la veine d'or du dramaturge; car
 s'il s'est interdit d'écrire plus de dix-huit volumes par an, il lui
 reste encore la faculté de composer tout autant de comédies et de
 drames. Mais comme il ne fait pas les choses à demi, comme il lui
 répugne de subir les exigences d'un directeur, ou de lui disputer sa
 recette, étant d'ailleurs brouillé avec la Comédie-Française, M.
 Dumas possédera un ihéâlre en toute propriété, patronné et sur-
 tout alimenté par lui : c'est ou plutôt ce devrait être le théâtre
 Montpensier (2).
     Ce nom de Montpensier, en nous rappelant le Palais Royal ,
nous ramène tout naturellement à certains incidents de la vie de
M. Dumas, loin desquels nous avait emporté l'histoire de ses
succès. Mais avant d'aborder ce sujet, louchons quelques mots
d'une question que nous venons d'indiquer, les démêlés de M. Dumas
avec la Comédie-Française. C'était au mois de novembre 1844.
Le Théâtre-Français avait rejeté comme trop onéreuses certaines
conditions que M. Dumas prétendait mettre à la représentation do
sa pièce, Une conspiration sous le Régent. L'affaire s'ébruite ; un


   (i) Ce fait est arrivé tout récemment, à propos de l'Ecole des familles,
drame de M. Adolphe Dumas, Il est vrai que du même coup l'auteur à'AMony
trouvait à exercer une petite vengeance contre la Comédie Française (Voyez
l'Epoque du 24 septembre).
   (2) A M. Dumas appartient déjà le théâtre de Saint-Germain ; la villa
du romancier a sa salle de spectacle comme le palais de Versailles possède la
sienne. Il y a fait représenter une traduction nouvelle et en vers de VHamlet
de Shakspeare (Voir dans les feuilletons du 2 1 septembre le compte rendu de
cette soirée dramatique).