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94 L AGE NOUVEAU. Au ciel,, qui garde le silence, C'est un nouveau Titan qui lance Les rochers que l'autre entassa. Sous terre, dans les lacs de soufre, Tu plonges ton avide main -, Les grandes mers n'ont pas un gouffre Qui puisse barrer ton chemin ; Au bout d'un horizon sans borne Où la nuit voile, en un ciel morne, L'Ours , la Vierge et le Capricorne , Ton vaisseau sait trouver le port, Et tu vois ces nouvelles grèves Vers qui se tournaient tes longs rêves, Comme l'aimant se tourne au nord. Plus haut que l'aigle et le nuage , L'air léger que tu rends captif, Comme une étoile qui voyage , Berce dans les cieux ton esquif. Tu perces d'une agile sonde Du globe l'écorce profonde , Et des premiers âges du monde Tu ressuscites les débris ; Jusqu'à la centrale fournaise Tous les secrets de sa genèse, Ta sagesse les a surpris. V. Laisse enfin reposer la pensée inquiète Homme, que manque-t-il encore à ta conquête Tu perçois le tribut des éléments soumis, Qu'exiges-tu déplus de ces vieux ennemis?