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MACON. 47 communal actuel de la ville. Ainsi, c'est â ïournus que les mœurs, les costumes, l'accent du Maçonnais commencent, et c'est à la Maison-Blanche qu'ils finissent; au-delà de ce der- nier lieu, on est en plein Beaujolais; aprèsTournus, en pleine Bourgogne. Le costume du Maçonnais tombé, c'en serait fait de celte précieuse individualité. — Ainsi de l'eau bénite, en matière de foi catholique, cessez d'y croire et vous mettez en péril toute la doctrine.—A vous donc, poètes, paysagistes, francs amis des vignobles, des âmes généreuses et chaudes, hospitalières et démonstratives, à vous la terre rayonnante du Maçonnais. Je vous le demande, y a-t-il beaucoup de points de vue en France plus ravissants que celui qui s'offre au spectateur debout sur le vieux pont de Mâcon, si heureu- sement rajeuni naguère? A l'orient, c'est la Bresse avec ses pastourelles ingénues, ses gras pâturages, ses pittoresques chaumières, ses bruissantes ramures, ses vergers ; tout au loin à l'horizon, du même côté, ce sont les montagnes du Rever- rnont et du Bugey, vagues bleues, indécises, aériennes; au nord, la Saône qui murmure, serpente et va, par de tran- quilles détours, se cacher derrière les coteaux de Tournus; au midi, la Saône encore ombragée par son île, la Saône vivante, animée, courtoise, toujours inoffenstve pour ses gon- doliers et ses hôtes ; au fond du tableau, le Monl-Cindre se détachant du Mont-d'Or lyonnais, qui empêche aux regards de se porter jusqu'aux faubourg de Lyon; derrière vous enfin, la ville de Mâcon flottant sur sa colliue, ayant au midi la flèche aiguë de Saint-Clément et au nord la coupole opaque de l'hôpital. Quelle belle chose que le quai de Mâcon! comme il est riche en horizons, en demeures charmantes, comme il se développe avec majesté sur les deux flancs du pont, comme il est harmonieux, grand, supérieur au mouvement commer- cial près, au quai inachevé, exigu, boiteux de Châlon! Je ne connais pas à Marseille, à Nîmes, à Montpellier de lieu plus