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20                      MONOGRAPHIE HISTORIQUE

un bourgeois, n'avait plus droit à aucune protection. De leur
propre mouvement, les bourgeois pouvaient l'arrêter et le dé-
tenir; et même, sans l'autorisation du châtelain, le poursuivre
et l'arracher d'une maison forte, s'il s'y était réfugié.
   Cette protection, donnée par les franchises aux étrangers,
tendait à peupler les villes et à favoriser l'essor du négoce.
Une grande liberté commerciale fut accordée aux bourgeois.
Ils pouvaient trafiquer librement et, sans péage dans tous les
états de leur seigneur, et ils jouissaient, dans les bourgs et
dans les villes, des mêmes immunités que leurs habitants (1).

                 MARIAGE. DOT. POUVOIR MARITAL.


   L'autorité du père de famille était étendue, inviolable, pres-
que aussi absolue que dans la loi des douze tables. Cependant,
si le désordre ou le crime troublait une famille, le seigneur
avait le droit de faire une information, à la requête de l'un
de ses membres. Dans aucun autre cas, il ne pouvait connaître
des affaires domestiques.
   Les mariages n'étaient pas contractés légèrement. Lorsque
le père de famille décédé avait nommé des exécuteurs testa-
mentaires, ses enfants ne pouvaient se marier sans leur ap-
probation, donnée en conseil de famille. Les enfants du père
de famille décédé sans cette précaution testamentaire, pour
se marier, devaient obtenir le consentement d'un conseil de

    (r) La disposition suivante de la charte de Montréal, montre encore avec
quelle faveur les étrangers étaient accueillis dans les bourgs affranchis, à
l'effet d'accroître leur population. « L'étranger qui, poursuivi judiciairement,
vient se réfugier dans la ville, avec l'intention d'y résider, doit être retenu
par le seigneur, s'il est décidé à comparaître devant le juge ; si, au con-
traire, il ne veut pas se présenter en justice, il doit être conduit en lieu sûr,
pourvu toutefois qu'il ne soit pas publiquement reconnu pour un voleur
ou un assassin.