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SUR L'ÉTYMOLOGIE DES NOMS DE LUGDUNUM, ETC. 497 miers feux du soleil levant. Mais cette explication ingénieuse ne peut se concilier avec la syllabe Lug : car les Latins au- raient donné à la montagne le nom plus doux et plus régulier de Lucis ou Lucidunum. Symphorien Champier (1), et un auteur cité par le florentin Siméoni, qui a fait un ouvrage sur les antiquités et l'origine de Lyon (2), donnent la même signification à Lugdunum, mais pour une raison bien extraor- dinaire, et qui semble empruntée des contes des Mille et une Nuits; c'est à cause d'un miroir, d'une dimension immense, placé sur Fourvière, et où l'on voyait, des pays circonvoisins, l'image de Lyon qui s'y refléchissait. Une telle rêverie ne mérite pas d'être réfutée. D'autres auteurs expliquent Lug- dunum par Lugens Dunum ou Luctus Dunum, à cause du terrible incendie qui la détruisit au temps de Néron. Mais ce sentiment est renversé entièrement par l'existence de l'in- scription de Gaëte, bien antérieure à cet incendie, et où Lugdunum est expressément nommé. Parlerons-nous de la légion Lugda, que César, suivant quelques auteurs (3), éta- blit sur l'emplacement de notre ville, et qui lui donna son nom ? Mais qui a entendu parler de celte légion? Ni César, ni aucun autre écrivain n'en disent le moindre mot. Enfin des auteurs, paraissant plus fondés en raison que les précé- dents, disent que c'est Lucius Munatius Plancus, le fonda- teur célèbre de la colonie romaine, qui a donné son nom à Lyon, et que son prénom Lucius se trouve rappelle dans la première syllabe de Lugdunum. Mais Rubys (4) fait observer avec raison contre ce sentiment, que les Romains ne donnaient pas pour noms aux villes qu'ils fondaient, leurs prénoms, (i) Histoire des Antiquités de la ville de Lyon, 1648, ae édition. (2) Page 12, Edition des Bibliophiles lyonnais. (3) Registrum chronicorum ab inilioMundi, V. Lugdunum. (4) Histoire de I2. 52