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DE LYON. 495 Bacchus (1) ; Theizé, Thizy qui nous rappellent celui d'un héros d'Athènes, Talancé; Tarare dérive de Taralron ; Mont- mélas dont le nom à moitié grec veut dire montagne noire (2); Le Pyre, Moyré, Oingt et plus anciennement Yoingt qui, dans les anciens litres, porte le nom d'iconciun (3), qui se trouve presque tout entier conservé dans le nom actuel «le Cogny, village voisin. Comment ces noms grecs se trou- ,veraienl-ils rassemblés en si grand nombre autour do Lyon, si celte ville ne renfermait pas une colonie importante de cette nation? Ajoutons les expressions d'origine grecque qui se trou- vent encore dans le langage populaire ou patois de Lyon et de ses environs. Art, pour dire pain (Apros), Moder, pour dire marcher (d'O^os chemin), Abada, faire marcher (de Bxiïiçeiv), Ada, content (d'A^eS, plaire), Brianta, chanceler (de Bpx^œ ou BptxTTa), Kada, radée, pluie ( de ¥x$x, Patvo!, mouiller) Caradra, figure, (de Kapoc) Em- pura, allumer du feu, (de Euirup^ecu), Rabbata, se tré- mousser (de PxÇÉxrscv), Bôla, petit bâton (de BeXos), Gou- jonner {Toyyo^eiv), Lipa, Sisinna, Sea etc. (4). Voilà les preuves assez fortes qui viennent à l'appui de mon sentiment et qui en ont fait dans mon esprit une conviction historique. Puisse ce sentiment être approuvé par tant d'es- prits éclairés que renferme la ville de Lyon et qui s'inté- ressent à tout ce qui concerne les origines, et en même temps l'honneur et la gloire de leur noble patrie. (i) Atovvaiiôî. (2) MeXxs-, (3) Ilupof, feu ; Motpx, portion; EIXOVIOV, image , nom de la eapilale de la Pisidie, dans l'Asie Mineure. (4) Champollion-Figeac, Nouvelles recherches sur les patois, et en particulier sur celui du département de l'Isère, Paris, 1809, in-12.