Revue du Lyonnais » série 1 - n°25 ( 1847 ) » pp.426

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langue vulgaire à la messe française de Châtel. —Que de mal les
Jésuites ont fait à la liturgie, à la décoration, à l'archiieciure des
églises, et combien ils ont propagé le mauvais goût ! Les canti-
ques et les paroissiens en langue vulgaire, les petits cœurs, les pe-
tites dévotions du mois de Marie, etc., les abus de lumière, les
décorations théâtrales dans les églises, tout cela est leur œuvre, et,
loin d'en finir avec elle, on renchérit sur ses graves abus.
   Je serai curieux de savoir quel effet produiront à l'horizon les
deux flèches de Saint-Nizier. Vue du pont Tilsitt, la flèche uni-
que de cette basilique a quelque chose d'hétérogène et de so-
phistique ; elle n'est point en harmonie avec les lignes constamment
carrées des maisons du quai de Saône, dont aucune saillie aiguë
n'interrompt la continuité ; elle ne correspond à aucune montagne,
elle n'a point d'arrière-plan, elle domine une plaine. Si un clocher
aigu, derrière le Port du Temple, un simple cône préparait l'œil à
cette forme, il serait moins étonné. — Qu'on ne croie pas, de
grâce, que j'aie pour la flèche une aversion décidée ; je l'aime beau-
coup, mais comme la musique, je la veux à sa véritable place. Deux
clochers à plate-forme eussent été plus en rapport avec les combles
de Saint-Nizier et les horizons lyonnais. Mais une flèche solitaire
existait, on a dû la respecter, l'embellir même, et en construire une
seconde pour l'accompagner.


                               XVIII.

                     ÉGLISE DE SAINT-PIERRE.


   Le projet imprudemment manifesté de reconstruire la façade de
ce temple, celte façade presque romaine, tant elle est romane, a
fait naître à Lyon une explosion improbative qui se conçoit, dans
 un siècle, dans une cité où l'amour des monuments historiques est
devenu une religion. Dans une livraison de la Revue du Lyonnais,
je me suis rendu l'organe des opinions si energiquement et si
unanimement hostiles à cette barbare idée. — Je ne crois pas utile
d'y revenir. La réalisation de cet impopulaire projet me semble
devenue impossible, comme l'est devenu, sous le coup des anathê