Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
 420                  BULLETIN MONUMENTAL
  à Rome, d'abord parcequ'elle est sage, ensuite parce qu'elle ressort
  des usages italiens. — Dans presque toutes les églises romaines,
  il y a deux orgues en regard. — Ce que je préférerais à cette
  transaction, ce serait la suppression de l'instrument. A. propos
  d'orgue, on ne saurait trop mettre en garde les chapitres et les
  évêques de France, contro le charlatanisme parisien d'un marchand
 d'orgues, M. Danjou, qui frappe à la porte de toutes les
  églises pour leur vendre un instrument et y apporter le désordre
 dans la liturgie et les chants. Que les ordonnateurs de restaurations
 basilicales et les architectes se déQent aussi des doctrines si erro-
 nées et si tranchantes de la savanterie de certain archéologue
 parisien.
    En parlant, au commencement de ce paragraphe, des austères
 majestés de la liturgie lyonnaise et de la situation de la basilique
 primatiale, à ce point de vue, je me suis représenté l'état ancien
 de ce temple, je l'ai compris, non tel qu'il est, mais tel qu'il était
 et devrait être encore. Tout altérée qu'est sa sainte et vénérable
 liturgie orientale, par l'introduction récente de l'orgue et d'une
 musique soi-disant religieuse que ses échos répètent en pleurant,
 c'est toutefois encore la plus magnifique liturgie du monde , et ce
temple est encore celui de l'univers où le culte divin se célèbre
avec plus de noblesse et de dignité. Mais, hélas ! combien les
 innovations lui font de mal et lui arrachent -violemment ce caractère
exceptionnel qu'il s'enorgueillissait d'avoir gardé intact !
    Qu'un changement d'administration diocésaine ou de goût de
la part du pontife, permette le retour au passé ; on ne pourra plus
le ressaisir tel qu'il était. — Le vieux clergé de St-Jean, les vieux
chanoines qui avaient vu les comtes de Lyon, s'en vont en détail ;
ils sont remplacés par de jeunes ecclésiastiques infatués de nou-
veautés et de prétendus progrès, qui perdent et sont disposés à
perdre tout. Chaque jour se brise un anneau de l'ancienne disci-
pline : on entre au chœur sans façon, on en sort, l'office commencé :
les vieilles figures ascétiques et patriarchales disparaissent, les en-
fants de chœur perdent cette soumission, ce calme, cette harmonie
qui les caractérisaient avant la musique. C'est que la musique a
établi le mouvement et le bruit, dans le lieu le plus recueilli de la