Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                    BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                          397
         Il se tait, en pensant que c'est le sort de l'homme
         De puiser au trésor, sans voir toute la somme ;
         Que Dieu le veut ainsi, quand il tient dans sa main,
         En économe ami, l'à-compte de demain.

  Ainsi, dans des strophes que je regrette de ne pouvoir citer
toutes :
         J'ai voulu voir venir, belle comme la vie,
         L'aurore au front doré ; mon cœur avait envie
             D'être heureux, ce matin.
         J'ai voulu contempler cette heure poétique,
         Et mêler mon haleine au souffle aromatique
             Qui s'exhale du thym.

         J'ai surpris la nature avant que le jour naisse,
         Et j'ai trempé mon ame au bord de la jeunesse
            D'un beau matin d'été.
         J'ai vu se réveiller la nature endormie ;
         Au sortir de sa couche, épiant mon amie,
            J'ai mieux vu sa beauté.
   Il est même, ce me semble, bien des vers qui ne feraient pas
trop de déshonneur à notre cher auteur de Psyché, notamment
ceux-ci :
         Aurore, qui parais au haut de ces montagnes,
         Pâle comme l'éclat que tait ton chaste front ;
         Matinales rumeurs qui montez des campagnes,
         Fraîches comme les mots que nos cœurs se diront ;
         Soleil long à paraître et dont j'attends la flamme,
         Pour lancer au-devant de toute ta splendeur
         Tout ce que j'ai gardé de splendide dans l'ame,
         Tant que la nuit marcha cruelle de lenteur ;
         Horizons inconnus où mon réveil s'égare ;
         O toi! où j'ai dormi pour la première fois ;
         Semé de mille fleurs, jardin qui nous sépare ;
         Chants d'oiseaux que j'entends ; grands arbres que je vois,
         Recevez le salut d'un être qui s'éveille,
         Heureux comme jamais il ne l'avait été !
         O matin d'un beau jour, tu reviens à merveille,
         Et je te fais l'ami de ma félicité !