page suivante »
322 « AUTUN. réunies les plus vieilles mœurs et les plus vieilles maisons, à Marchaux, vous retrouvez le règne presque exclusif de la tuile courbe et des pentes de 15 à 18 degérs pour les toitures. La tradition des habitudes antiques s'est continuée jusqu'ici à ce point de vue et à bien d'autres qu'il serait trop long d'in- diquer. Il n'y a pas dans toute la cité autunoise un seul monument du moyen-âge qui n'ait été construit avec des ruines ou celti- ques ou romaines, et pas un monument moderne qui n'ait été érigé avec des débris plus ou moins anciens. Le palais épis- copal, l'un des plus princiers, des plus vastes, des plus riches en air, en jardins et en vide, qui soient au monde, tourné vers l'orient d'où nous vint l'Evangile, est le produit des doubles ruines du capitole romain et du château ducal. Avec les pier- res du théâtre, on a élevé le petit séminaire, édifice digne d'une capitale. Le collège, seule tradition des écoles moenien- nés que tant de rhéteurs rendirent illustres, le grand séminaire, une foule de monastères, de somptueuses abbayes, de ma- noirs de seigneurs et d'abbés commendalaires, d'hôtels par- ticuliers, les grandes basiliques conventuelles, collégiales ou paroissiales, renversées en 1793, la grande église cathédrale qui heureusement est debout, les tours et les murailles de l'en- ceinte de François 1er, tout cela fut créé des mêmes éléments. Autun, déchue à trois époques diverses comme cité politi- que, n'a revécu que par son siège épiscopal, et ne conserva d'importance dans notre province que par sa primauté ecclé- siastique. — Il semble que tel fut providentiellement le sort de presque toutes les villes romaines, pour que le triom- phe de la foi sur la puissance des armes parût, aux yeux de l'univers, éclatant et sublime. Cette cité, par l'antiquité de sa chaire pontificale, par le peuple de saints et de martyrs qui l'y ont cimentée, peut être considérée comme la Rome du pays de Bourgogne. C'est à Autun que le culte se développe