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314 L'ATTENTE DU PRINTEMPS. Ou, s'abritant sous la ramée, Du muguet la perle embaumée Lancer son parfum vers les cieux î Dans nos jardins que l'art cultive, Comme aux champs la fleur est tardive, Et l'iris même est sans bouton ; Sur l'arbuste mon œil à peine Découvre la place incertaine Où doit se former le bourgeon. Où sont les jacinthes écloses, Le lilas, au carmin des roses, Mariant sa fraîche couleur; Et, dans l'air qui joue en ses branches, L'accacia de ses grappes blanches Répandant la suave odeur ? Sur des bords lointains l'hirondelle, Au soleil agitant son aile, Vers nous ne reprend point son vol, Et du vallon l'écho sonore La nuit ne redit point encore Le chant si doux du rossignol. Dieu, dont la main donne et relire La vie à tout ce qui respire, Abrège le cours de mes ans ; Mais sur la terre encor flétrie, Ramène la saison fleurie Qui doit me rendre mes enfants ! CASTELLAN. I e '' Avril.