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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 303 volumes ne contiennent que l'histoire do l'école d'Alexandrie, un troisième qui doit paraître contiendra la critique. Déjà dans les deux premiers volumes on peut apercevoir la doctrine philosophi- que avec laquelle M. Vacherot se propose déjuger l'école d'Alexandrie, mais comme cette doctrine n'est encore qu'indiquée, nous atten- drons ce troisième volume pour l'apprécier. M. Bersot est déjà connu par un ouvrage sur la doctrine de saint Augustin et par les vives et injustes attaques dirigées contre son enseignement philosophique du collège de Bordeaux. Tout en le re- connaissant parfaitement innocent, l'autorité universitaire n'osa le maintenir contre le mauvais vouloir des ennemis de la philosophie et de l'université. Après deux ans de disgrâce, M. Bersot, grâce à M. Cousin, a enfin obtenu une justice éclatante par sa nomination au collège de Versailles. Le livre qu'il publie est intitulé, du Spiri- tualisme et de la Nature. Il y signale et combat deux excès égale- ment dangereux, celui de l'athéisme, qui sacrifie Dieu à la nature, et du spiritualisme exagéré qui sacrifie la nalure à Dieu. Il expose les différentes formes revêtues de notre temps par ces deux grandes erreurs et leur influence fâcheuse sur la volonté. C'est dans le défaut des principes sur Dieu et sur l'homme, qu'il recherche et montre la source des faiblesses, des misères, des superstitions, de l'égoïsme de notre temps. Il en trace un tableau vif et hardi dans une remar- quable préface. Entre l'excès delà tendance au naturalisme et l'excès de la tendance au spiritualisme, il cherche un milieu où soit la vérité et la raison. Nous citerons les chapitres où il combat le prin- cipe et les conséquences de ce spiritualisme exagéré qui fixe la créa- tion à un jour déterminé, qui pose l'homme comme centre et but de l'univers et prétend rapporter à lui seul ou même à chaque indi- vidu toute l'action de la providence. Selon M. Bersot , la création n'a pas commencé, Dieu a éternellement créé parce qu'éternellement Dieu est cause. Il oppose l'idée d'une providence gouvernant le monde par des lois générales à l'idée d'une providence