Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
282                     VOYAGE A VIENNE.

 lie, la double attention do la science et de la foi. C'est un
 charmant petit chef-d'œuvre, tout plein de vérité et de grâce
 sévère , résultat de ce mélange d'application d'esprit et de
 croyance sereine qui illumine pardessus tout ces vieilles têles
 grises.
    Je me suis arrêté souvent pour contempler de belles œu-
 vres dont je ne puis parler, ne voulant pas faire un catalogue
 raisonné. Il m'est toutefois venu des doutes sérieux sur l'au-
 thenticité de quelques tableaux dont on m'avait déjà montré ail-
 leurs l'original, tandis qu'on affirmait, à l'hôtel d'Eslerhazy que
!à seulement était la vénérable toile émanée directement du
 maître.
    Dans quel profond discrédit sont tombées les copies de nos
jours ! Avoir une copie est un cas niable. Il n'y en a plus au
monde ! On peut bien avoir un mauvais original, mais une
bonne copie, fi donc ! Alors ne parlons plus du mot ; mais
il faut cependant qu'il se délivre quelque part des expé-
ditions de chefs-d'Å“uvre. C'est le seul moyen d'expliquer
l'ubiquité qu'ils ont acquise. Cela fait songer à ces reliques
qui se font concurrence et attribuent trois bras et deux têtes
au môme saint, au risque de faire un monstre d'un bien-
heureux !
    On m'a assuré à Vienne que les anciennes et riches famil-
les aimaient fastueusement les arts et se plaisaient à rassem-
bler, dans leurs demeures d'élé et d'hiver — il est du bon
ton d'avoir unehabilalion d'hiver inlra mur os, et c'est ici le mot
de rigueur — beaucoup d'objets de valeur artistique. On m'a
même cité un personnage à collection, auquel son père a
transmis, dit-on, d'immenses possessions et de larges dettes,
qui ne seraient pas encore éteintes. Je fais grand cas des arls
et des galeries ; mais, « sa place, je vendrais jusqu'à ma der-
nière toile et mon dernier cadre pour payer les dettes de
mon père. Je n'aurais plus un seul tableau dans mon salon,