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260                   LA RÉFORME POSTALE

ce rapport. Ces calculs démontrent que, bien loin de donner perte,
le nouveau tarif donnerait bénéfice sur ce point, comme sur celui
de son application au nombre total de la circulation.
    On objectera peut-être que l'élévation du poids maximum d'une
lettre simple à 15 grammes, au lieu du maximum actuel de 7 1/2
grammes, devant exempter de la surtaxe une grande quantité de
lettres qui subissent aujourd'hui cette charge additionnelle, on ne
 peut raisonnablement espérer que la nouvelle surtaxe atteindrait un
nombre proportionnel de lettres égal à celui maintenant surtaxé.
Cette objection serait certainement fondée, si le système général
des taxes élevées était continué, et si le nombre des lettres restait
immuable; mais il n'en sera pas ainsi. L'abaissement et l'uniformité
de la taxe provoqueront sans aucun doute un immense accroisse-
ment dans le nombre des lettres. Cet effet de la modicité des ports
de lettres agira aussi énergiquement, plus énergiquement peut-être
même sur le nombre des lettres sujettes à surtaxes, que sur le
nombre des lettres simples. Les surtaxes actuelles équivalent pres-
que à une prohibition, tant elles sont exagérées. Les surtaxes
nouvelles, infiniment moindres, provoqueront au contraire l'envoi
des lettres lourdes. Et d'ailleurs, lors même que l'accroissement
prévu ne serait pas complètement réalise, il est plus que probable
que les recettes actuelles n'en seraient pas moins conservées. Le
tableau qui précède est basé sur l'invraisemblable supposition que
 la surtaxe minima de 0, 20 sera la seule appliquée ; il est pour-
 tant indubitable qu'il y aura fréquemment lieu d'appliquer les autres
 surtaxes. Cette application causerait une augmentation de recettes,
 compensant le mécompte qui pourrait survenir sur l'accroissement
 prévu du nombre des lettres. Il faut remarquer enfin que, si le ta-
 bleau présente des pertes insignifiantes pendant les deux premières
 années d'application du nouveau tarif, il présente des bénéfices con-
 sidérables pour les cinq années suivantes. En admettant que ces
 bénéfices suffisent à balancer les pertes, au lieu de les dépasser, on
 fait la part des éventualités les plus défavorables, et l'on n'en
 détruit pas moins radicalement la seule objection qui paraisse
 pouvoir être présentée avec quelque semblant de raison contre le
 classement proposé.