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EN FRANCE. 255 ministration, il n'y aurait pas besoin d'entretenir des bureaux spécialement deslinés à l'affranchissement direct. Ceux qui causent cette surcharge de dépense doivent donc y coopérer d'une manière plus spéciale. Le même principe est applicable à la surtaxe imposée aux lettres non affranchies. Ces lettres causent un surcroît de travail, et par conséquent de dépenses, non seulement pour leur taxation, mais encore pour leur distribution. Une lettre taxée prenant dix à vingt fois plus de temps pour sa distribution qu'une lettre affranchie, il en résulte que l'affluence des lettres taxées a pour effet d'obliger l'administration à diminuer la rapidité du service de distribution ou à multiplier le nombre de ses facteurs. L'exception qui cause l'un ou l'autre de ces deux dommages publics devrait se trouver assez satisfaite d'être tolérée ; elle ne saurait se refuser à la juste indem- nité qui serait exigée d'elle. Quelle que soit l'évidente utilité du système d'affranchissement qui vient d'être exposé, quelle que soit la simplicité de ce système en théorie, son application serait certainement impossible, si elle devait être surbordonnée au nombreux classement actuel des lettres par rapport à leur poids. Le tarif maintenant en vigueur considère comme lettre simple toute lettre pesant sept grammes et demi ; il impose une aggrava- tion de demi-port à toute lettre pesant de 7 1/2 à 10 grammes; il ajoute à celte première surcharge autant de demi-ports que la lettre à taxer pèse do fois cinq grammes au dessus de 10 grammes. Si cette minutieuse progression de la taxe, proportionnellement au poids, était conservée, il est évident que l'affranchissement par enveloppe timbrée ou par timbre volant serait à peu près impra- ticable. En ce cas, en effet, il faudrait multipliera l'infini la forme, ou la couleur, ou la composition de ces enveloppes et de ces tim- bres, afin d'avoir une spécialité correspondante à chaque catégorie de poids. Ce premier inconvénient déjà si grave serait encore le moindre. Celte multiplicité de catégories et la différence minime qui distinguerait l'une de l'autre, rendraient le travail de la taxation et de la vérification des timbres d'affranchissement plus compliqué, plus difficile, plus lent et plus long. Il faudrait nécessairement, par ce niolif, accroître le personnel des bureaux en proportion de