page suivante »
EN FRANCK. 240 fondi fait reconnaître que cet argument est loin d'avoir la force qu'on se plaît à lui prêter. Le revenu brut de 1843 s'est élevé, pour 81 millions de lettres, à la somme totale de : 34 millions. La taxe unique de 0,20 par lettre, appliqué à ce même nombre de 81 millions, produirait. 16. — Si le nombre actuel des lettres restait invariable, l'application du nouveau tarif causerait donc, sur les anciennes recettes, une diminution de 18 millions. Pour compenser cette diminution, il faudrait un accroissement de 90 millions de lettres, soit 121 % , par rapport au nombre ac- tuel. La réalisation prochaine de cet accroissement paraît assurée pour peu qu'on examine les faits. En l'état actuel des choses, on évalue à un tiers du nombre total des lettres transportées par la poste, le nombre des lettres qui, pour échapper à la taxe trop élevée, sont envoyées par des occasions par- ticulières. Cette fraude cesserait certainement, d'une manière abso- lue,si la taxe était réduite uniformementà »,20c.pourloutedistance. La poste étant plus rapide, plus exacte et plus sûre même, elle se- rait universellement préférée. Cette conséquence de la réforme pos- tale donnerait un accroissement immédiat de 27 millions de lettres, soit 33 % , en à compte sur les 121 % nécessaires pour rendre les recettes du nouveau tarif égales à celles du tarif actuel. Mais la taxe unique de »,20 c. par lettre n'aurait pas seulement pour effet de restituer à l'administration des postes les lettres maintenant transportées en fraude ; elle multiplierait infiniment le nombre général des lettres. Le calcul suivant démontre la probabi- lité de cet accroissement. La première taxe du tarif de 1827 s'applique à une zone ayant un rayon de 40 kilomètres, ce qui comporte une superficie totale de 4,800 kilomètres carrés. Cette catégorie a une circulation de 25 millions de lettres. La onzième taxe de ce même tarif s'applique à une zone de 900 kilomètres, comportant une superficie totale de 2,430,000 kilomè- tres carrés. Cette catégorie a une circulation de 72,000 lettres. La première zone a donc cinq-cents fois moins de superficie,