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228 DE LA FOI. une étrange position. Ayant tout envisagé sous le point de vue du plaisir, il arrive qu'il ne se retrouve plus dans les grands sentiments et dans les choses profondes de la vie ; car tous les sentiments, comme les vertus, ont leur racine dans le sacrifice. La vérité du sacrifice entra toujours difficilement chez ceux qui ont grand soin d'argent; de là celte pitié que les riches ont inspiré à l'Evangile. Il est vrai de dire que, transmis par génération,le vice amène des organisations tellement dégradées qu'il devient plus diffi- cile à l'intelligence de traverser le relatif, pour se tenir dans les notions de la raison ou de la Foi. Les intempérances r a - mollissent et diminuent la substance cérébrale. Le cerveau est le support extérieur de notre âme, et ses portions supérieu- res, qui précisément correspondent à nos facultés morales, disparaissent chez ces pauvres êtres dont l'esprit n'est ouvert qu'aux sensations exlérieures. Toutes ces têtes rentrées sous l'angle aigu signalé par Kamper, et rapprochées d'une maniè- re si frappante de la conformation animale, ne fournissent réellement plus ensuite que des hommes du monde. De hau- tes raisons physiologiques suffisent pour révéler où furent les nécessités du Déluge... Or la vanité sort de tous ces faibles esprits; et la vanité est le grand obstacle de la Foi. Cette Foi dont la racine, si tendre à sa naissance, ne pousse qu'auprès de la source de l'amour, ne tarde pas à être étouffée par cette grossière planle du cœur. On a dit que la vanité faisait tourner les pauvres têtes, et le fait est malheureusemt psychologique. Le degré de la vanité tient à l'étroitesse de l'esprit. Car l'homme naît avec une vanité égale à son moi ; et cette préoccupation, la plus forte après celle de la vie, finit par régner seule dans un esprit dépourvu d'autres idées. Il faut de l'étendue d'intelligence et beaucoup d'élévation de caractère pour chasser la vanité. C'est dans l'humilité qu'est toute la force de l'homme. Mais