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EN FRANCE. 171 II. L'institution des postes fut primitivemeut4établie en Angleterre, comme en France, pour le service à peu près exclusif du souverain. En 1481, pendant une guerre qu'il faisait en Ecosse, le roi Edouard IV créa des courriers qui transportaient, en se les re- mettant les uns aux autres de sept en sept lieues, les dépêches qu'il voulait envoyer sur divers points de son royaume, et celles qui lui étaient adressées. C'était là une imitation de ce que le roi Louis XI avait fait en France, en 1464. Ce service fut maintenu et quelque peu perfectionné par les successeurs d'Edouard IV; mais ce fut seulement sous le protectorat de Cromwell que l'institution des postes fut établie en Angleterre sur des bases larges, solides et régularisées. L'exploitation fut alors mise à ferme. Dès ce moment, elle produisit un nouvel élément de recettes au trésor public. Après ce progrès important, l'institution des postes continua ses services sans perfectionnements notables jusqu'en 1784, époque où elle fut l'objet de remarquables améliorations, soit sous le rapport de la construction des voitures, soit sous le rapport de l'accélération de la vitesse. A dater de ce moment, cette administration continua à s'avancer dans la voie des progrès avec plus ou moins d'énergie et d'activité, selon que les circonstances furent plus ou moins exci- tantes ou favorables. Le seul fait saillant que cette période présente à l'observateur, c'est que, pendant sa durée, en Angleterre comme en France, les tarifs furent élevés à mesure que l'utilisation des postes devint plus générale. Celte déplorable circonstance produisit les mêmes effets dans les deux pays : l'augmentation croissante des tarifs comprima l'accroissement des revenus. L'étude des ta- bleaux suivants, qui présentent les tarifs et les revenus de l'institu- tion des postes en Angleterre, à diverses époques, fait reconnaîlre une preuve nouvelle de l'influence dommageable que l'exagération des taxes exerce sur leur produit.