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EN FRANCE. 169 La proposition de M. de St-Priest contenait d'autres modifications accessoires qu'il n'est pas besoin d'indiquer en ce moment. Elle fut renvoyée à l'examen d'une commission. M. Chegaray présenta le résultat de cet examen dans un rapport fort remarquable dont il est utile de faire connaître les conclusions. La commission exprimait, en résumé, les avis suivants : « Il n'y a pas lieu de s'occuper actuellement de la question de « l'abaissement de la taxe des lettres. « Mais cette réforme est juste, nécessaire. Elle peut être très « large sans être dangereuse pour les intérêts du trésor. Il y aura « lieu de s'en occuper dans un avenir très prochain « La commission pense de plus, mais à la majorité seulement, « que de tous les systèmes proposés, le préférable serait la taxe « unique à 20 centimes par lettre simple » La discussion s'engagea sur la proposition de M. de St-Priest. Pendant le cours des débats, MM. Muteau et Monnier de la Sise- ranne proposèrent par voie d'amendement le tarif suivant : TARIF UNIQUE. DISTANCE. TAXE PAR LETTRE SIMPLE. f. Toute la France. », 20 * — • — • — Cet amendement, combattu par M. le ministre des finances, fut adopté, au scrutin secret, à la majorité d'une voix. Le lendemain, dans le vote sur l'ensemble, il y eut partage. La réforme postale fut encore ajournée. Cependant, ému des manifestations réitérées qui réclamaient l'abaissement du tarif de l'administration des postes, le gouverne- ment se résolut à présenter, en 1846, un projet de loi qui donnait quelque satisfaction à ces graves réclamations. /