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118 MONCORIN A IR1GNY. Dès le commencement de la Restauration jusqu'en 1838, la famille de La Blanche eut pour Moncorin une prédilection particulière. Les prodigalités du fournisseur de l'armée d'Es- pagne n'entretenaient plus le manoir sur un pied aussi prin- cier, des fêtes plus douces et plus tranquilles avaient rem- placé les plaisirs bruyants ; une société aristocratique et choisie apportait dans ses relations l'urbanité oubliée pendant les orages de la révolution ; on voyait parfois madame de Lamartine, liée à la noble famille par des liens d'amitié, con- templer le magique panorama en parlant de son fils ; le beau-frère du grand poète, poète aussi , improvisait quel- qu'une de ses riantes poésies, et, pour beaucoup, la belle habitation n'avait rien perdu de son charme. Aujourd'hui, un ancien négociant, M. Olph Gaillard, de- mande à Moncorin le repos qu'on aime à goûter après une vie active et laborieuse. Les plantations qu'il a fait faire ré- vèlent l'homme éclairé et habile, et plus d'un artiste frappe avec joie à la porte du manoir, certain de trouver chez le beau-frère de notre peintre Duclaux amour des arts et bon accueil. A. V.