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54                        DES CRÈCHES
maux seront nourris convenablement. On sait l'influence des
aliments sur la quantité el sur la qualilé du lait, et pour nos
laitières il s'agit moins de l'avoir bon que d'en avoir beau-
coup. Enfin le médecin déterminera l'époque du sevrage et
les soins de la première dentition ; il ne se contentera pas
de veiller sur la santé, de traiter les maladies, il préservera
les enfants de la médecine de précaution, de celte foule de
receltes pour les glaires, contre les vers, par lesquelles nos
mères actuelles croient devoir témoigner à leurs enfants leur
tendresse et leur sollicitude. A deux ans, l'enfant sortirait de
la crèche et entrerait dans l'Asile qui demanderait aussi une
aulre organisation.
    Mais, va-t-on me dire comme à vous, vous rompez les der-
 niers liens de la famille, vous oubliez le premier devoir de la
 morale. Pas de mères pas d'enfants, entr'eux les devoirs sont
réciproques, et s'ils sont mal remplis d'un côté, ils seront né-
 gligés de l'autre.—Je ne comprends pas comment la morale est
 intéressée à ce que la mère nourrisse son enfant quand nous
 voyons si clairement tous les jours les désastreux effets de cet
 usage. Faut-il donc que l'enfant périsse plutôt que le prin-
 cipe ? Je ne vois pas que la morale soit intéressée à ce qu'un
 enfant soit envoyé dans un village bien retiré, abandonné à
 toutes les sottises d'un paysan, au lieu d'être dans une maison
 bien tenue, sous la surveillance d'une femme intelligente. —
 Rien ne remplace les soins des parents. — Celui qui éleva le
 premier collège ne manqua pas de trouver aussi de zélés mo-
 ralistes, d'ardents conservateurs qui vantaient les soins des
 parents, qui ne voyaient rien de beau comme Caton le cen-
  seur s'occupant à apprendre à lire à ses enfants, el Auguste
  enseignant à ses petit-fils l'écriture el les éléments des scien-
  ces. De nos jours, il y a bien encore quelques hommes comme
  il faut qui donnent des précepteurs à leurs fils, mais l'édu-
 cation publique a remplacé l'éducation particulière, et le roi
  lui-même envoie ses enfants au collège. Etablissez une crèche
  convenable, et, avant cinquante ans, il en sera de même.