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                         EXCCUSION BANS LK MIDI.                               37
    Comme nous allions sortir de l'Hôtel-de-Ville, M. Joseph
 M... me fit remarquer les nombreux écussons qui forment le
 pourtour de la salle dite des Pas perdus.
    « Avant la révolution de 89, me dit-il, ces écussons conte-
 naient les portraits des échevins qui ont administré la cité.
 Quelques conseillers municipaux, à plusieurs reprises, ont
 proposé Ja restauration de ces portraits dans leurs cadres de
 pierre. Celte proposition estimable avait, enlr'autres inconvé-
 nients, celui de rappeler un peu trop aux plaisants ce couplet
 de vaudeville :
                Ces Messieurs sont bien bons, vraiment,
                De montrer pour rien des figures,
                Qu'on irait voir pour de l'argent.
   Aussi le conseil passa-t-il chaque fois à l'ordre du jour.
   Des conseillers plus adroits ont préparé un amendement
d'après lequel, à la place des portraits, on inscrira les
noms des anciens échevins, en ayant soin de laisser des écus-
sons en blanc pour recevoir les noms des nouveaux administra-
teurs.
   Cette dernière proposition a un grand avantage sur l'autre :
en parlant un peu des morts, elle pense beaucoup aux vi-
vants.


Marseille, sur cetle ligue de créations artistiques, n'est qu'une orgueilleuse
 indigente, que la France et l'Italie désavouent. On ne mérile d'être un peu-
 ple civilisé et poli qu'à la condition de maintenir et de respecter les belles
traditions de l'art ; tant que les monuments manqueront à notre ville, nos
esprits resteront timides et même grossiers ; rien n'élève plus l'ame, ne
donne plus le goût du beau et des grandes choses que la vue des monu-
ments; les Grecs, nos maîtres, n'ont été le peuple le plus civilisé, le plus
poli de la terre, que par les beaux-avis. Les yeux ne s'arrêtaient que sur des
lignes harmonieuses, sur des statues divines, sur des temples admirables.
Plus le progrès matériel s'étend, plus l'art doit être encouragé, plus ses belles
manifestations doivent être multipliées, de peur que les facultés morales, les
qualités nées de la civilisation ne finissent par disparaître dans les préoccu-
pations trop envahissantes de l'industrialisme.