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30 EXCURSION DANS LE MIDI. lit de débauche sou lit de justice. La du Barry menait de pair les billets doux et les lettres de cachet, les amours et la po- tence. George Roux supporta ses revers avec dignité ; il paya toutes ses dettes, et, renonçant au commerce, il se retira en 1790 dans sa terre de Brue, village situé entre Saint-Maximin et Barjol, dans le déparlement du Var. Mais si les hommes de la trempe de celui ci savent se mettre au dessus de la perle d'une grande fortune, ils ne peuvent pas toujours oublier l'ingrati- t u d e , aussi George R.oux mourul-il peu d'années a p r è s , le cœur rempli d'amertume (1). Quant à Mme du Barrv, on sait comment elle mourut. Ainsi donc, in'écriai-je, lorsque M. J. M*** eul fini son inté- ressante histoire, ainsi trois grands citoyens, tous trois riches commerçants, hommes de résolution el de génie : Jacques Cœur, de Bourges, Ango, l'armateur de Dieppe el George Roux, le négociant de Marseille, après avoir mis tous Irois leur immense fortune au service de leur roi contre les enne- mis de la France, ont éprouvé, dans leurs revers, un même abandon, un même oubli. Louis XV a continué Charles VII et François I er . Tradition honteuse !.. — Louis XV, interrompit, M. J. M*** a fait mieux que ses prédécesseurs. Il faut remercier Louis XV el ses ministres, car ils pouvaient envoyer George Roux à la Bastille ou bien es- sayer de le faire pendre comme on fit pour Jacques Cœur. Mais on s'est contenté de le laisser mourir de chagrin ; évidemment il y avait progrès de sensibilité à la cour de Louis XV. Après la mort de George Roux , pousuivil M. J. M**¥ , son hôtel fut vendu à la ville par ses héritiers. Depuis, il esl d e - venu le pied à terre de tous les grands personnages politiques qui ont visité Marseille. De la maison de George Roux, mon obligeant cicérone me (',) l a fille du marquis de Rou\ épousa un capitaine de vaisseau, et donna le jour au baron de Glandevès, ]>air de France sous lu Restauration.