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28                     EXCURSION DANS LE MIDI.
mit encore, en 17(13, au service du roi de France « pour lui
« donner, disait-il, une nouvelle preuve de son inaltérable dé-
vouement. » Par un traité passé l'année suivante, le marquis
de Roux, — car le marchand avait été anobli et celui-là m é -
tail bien de l'être, — le marquis de Roux équipa trois vaisseaux
qui furent destinés à porter à Cayenne 2077 Allemands. 11
nourrit ces émigrants et répoudit à ceux qui lui reprochaient
cette exhuberance de zèle patriotique que , les finances de
l'état étant dans une situation plus critique que les siennes,
il devait s'imposer pour son pays de nouveaux sacrifices.
    Tant de désintéressement et de patriotisme auraient exigé
autre chose que des distinctions honorifiques, le jour sur-
tout où croula celle haute et brillante fortune. En 1770, la
ruine commerciale de George Roux était consommée. On
s'en émut fort peu à Versailles ; mais il n'en fut pas de même
à Marseille. Marseille, en cette circonstance, m o n l r a p o u r ce
 noble désastre un élan généreux qui lui fait honneur. Ses no-
 tables commerçants crurent qu'en s'adressant au ministre de
 la marine, ils mettraient l'état en demeure de payer enfin sa
 dette envers George Roux et de réparer d'une manière écla-
  tante, en sa faveur, les torts d'une adversité imméritée (1).


   (1) Ou aimera à retrouver ici la lellre que le commerce marseillais écrivit
à ce sujet à M. de Praslin, alors ministre de la rnariue.
   < Monseigneur, disait cette lettre, Marseille se glorifiera toujours d'avoir été
    •
le théâtre des exploits de M. le marquis de Roux dans le commerce ; il les
a poussés aussi loin qu'on puisse l'attendre du zèle patriotique d'aucun né-
gociant. C'est dans cette ville que la réputation qu'il a si bien méritée dans
toute l'Europe s'est formée, où la fécondité de son génie et l'étendue de ses
idées se sont développées, où la grandeur de ses projets a éclaté.
    « . . . . Ses expéditions, dans l'espace de quarante-cinq ans, ont donné
l'aine et le mouvement dans Marseille, et surtout lorsque la guerre, qui
fermait les ports du royaume, suspendait presque toutes les opérations, et
semblait ne iaisser de liberté qu'a ses seules entreprises. Ouvriers en tous
genres qu'il a fait subsister ; constructions, armements, denrées dont il a
procuré la consommation ; il serait difficile, Monseigneur, de récapituler