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                         LES FEUILLANTS.                    ^01

de la nef, où étaient représentées des Saintes en figures à
demi-corps : on reconnaissait dans ces ouvrages le digne
élève de Lanfranc (1).
   La chapelle de Saint-Irénée, à côté du grand autel, était
encore ornée de remarquables peintures par le même ar-
tiste. Il avait peint, dans la voûte à calotte, la gloire du pa-
radis, et sur les murs de côté, l'histoire des martyrs de
saint Irénée.
   Celte chapelle appartenait aux Scarrons, et leurs armes se
voyaient au-dessus de l'entrée. Cette famille, l'une des plus
distinguées de notre ville, était originaire de Monlcalier
en Piémont, et, comme tant d'autres, fut attirée dans nos
murs par le commerce, se transplanta ensuite avec ses ri-
chesses dans la capitale, puis donna aux Cours souveraines
de Paris plusieurs Officiers. Le fameux poète burlesque, dont
la veuve devint l'épouse de Louis XIV, était sorti de celte
famille.
   En 1656, les Feuillants de Lyon étaient au nombre de
dix (2).
   L'église des RR. PP. Feuillants avait une Confrérie, celle
des Négociants de la ville de Lyon, et l'idée en était aussi
utile que morale. Il s'agissait, en effet, d'apprendre à ceux
qui s'y aggrégeaient, que le véritable moyen d'attirer sur
eux et sur leur profession la bénédiction de Dieu, c'était
de ne pas perdre de vue la pensée du ciel a travers les soins
du négoce, d'avoir pour les pauvres plus de compassion que
l'on n'en a d'ordinaire, et d'employer surtout à l'égard des
ouvriers une charité toute chrétienne. C'était enfin d'arra-
cher l'esprit des commerçants h l'avidité de ces calculs mer-
cantiles qui refoulent tous les sentiments généreux.
   On avait placé la confrérie sous le patronage d'un saint
  ( i ) Clapasson, Descrip. de Lyon, pag. .-îv.
  (2) Choppuzeau, Lyon dans son lustre, pag. 67.
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