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DANS L'ANTIQUITÉ ET AU MOYEN-AGE. 331 germer un art florissant. Quand l'art grec fut importé à Rome, le virus de la corruption coulait déjà dans les veines de celte société. Nous laisserons aux archéologues proprement dits les mo- numents celtiques et même les monuments mexicains, pour nous hâter d'arriver h l'aube de l'art moderne, au sein de ces catacombes où les chrétiens se réunissaient pour rompre le pain del'agape, tandis qu'au dessus de leurs têtes coulait le sang de leurs frères dans le Christ. M. Balissier me paraît sévère pour ce type d'architecture qu'on nomme latin. 11 est certain, ainsi que le remarque notre écrivain, que les chré- tiens empruntèrent plusieurs de leurs types et de leurs motifs à l'art romain qui était tombé dans une complète décadence, mais l'art souvent barbare, il est vrai, du IVe siècle, n'était- t-il pas plutôt l'aurore d'une transformation que le signe d'une décadence? Je suis loin de disconvenir que la basili- que n'ait été directement empruntée aux Romains, mais c'est de ce type que devaient sortir plus lard les belles églises d'Ita- lie au XII e siècle. M. Balissier ne dit-il pas lui-même ces paroles pleines de justesse? « Plus l'imperfection du travail est notable, et moins les réminiscences antiques sont faciles h saisir.Peu à peu le vieil art expire dans le symbolisme chrétien, et se transforme pour prendre une autre vie. « M. Balissier considère comme un signe de décadence l'innovation latine qui supprima l'architrave, et fit porter directement la retom- bée de l'arcade sur le chapiteau de la colonne. Ce dernier parti me semble au contraire bien plus logique. Qui ne voit que les Romains ont pris un parti timide et indécis en encas- trant l'arcsous l'architrave grecque, el en se servant ainsi, pour franchir un espace, de deux moyens simultanés, donl l'un était rigoureusement inutile? Je citerai encore ces paroles de M. Batissier : « La simplicité, la purelé, la magnificence, l'harmonie de leurs parties constitutives (des basiliques) don-