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186                       PROCÈS-VERBAL                •
M. Chippier s'altache à la dernière opinion, cl cherche à démontrer
que les communes de Dardilly, Civrieux, le plateau de Tuer ont été
les témoins de cette sanglante affaire. Il s'appuie 1° sur la nécessité
de la proximité de Lyon, où les vaincus se réfugièrent le jour même
du combat, au rapport de Spartien ; 2° sur les motifs tirés de la
disposition naturelle des lieux, car il s'agissait de fendre la voie
militaire par laquelle débouchait l'armée ennemie ; 3° sur les éty-
mologies des lieux circonvoisins. Ce mémoire est le fruit de labo-
rieuses et savantes recherches, et tous les assistants se sont empres-
sé d'en féliciter l'auteur.
   M. Grandperret demande à soumettre deux observations : 1° l'o-
pinion des militaires, qui ne comprennent pas comment une armée
venant d'Italie n'aurait rencontré son ennemi que près de Tournus.
Or les écrivains qui ont pensé que le combat avait eu lieu entre le
Rhône et la Saône, se rangent à l'opinion des militaires ; 2° l'opi-
nion de M. Jolibois n'explique pas assez les mots sanguis in utrum-
que amnem, le sang coula dans l'un et l'autre fleuve. Ce ne sont
point des ruisseaux insignifiants, ce sont deux fleuves.
   M. Vernanges dit qu'en admettant que la bataille se soit donnée
dans les lieux qu'indique M. Jolibois, on pourrait expliquer le pas-
sage de l'historien latin, en disant que les ruisseaux qui coulent dans
le vallon entraînèrent le sang dans les deux fleuves.
   Plusieurs membres prennent part à cette discussion. Quelques-uns
admettent deux combats bien distincts, car, disent-ils, on n'a pas pu
concentrer toute la bataille sur la ville. D'autres combattent l'opi-
nion de l'auteur par l'absence de découverte d'armes et d'osse-
ments.
   M. Grandperret dit que cette absence ne prouve rien,les cadavres
disparaissent, les armes n'ont pu être recouvertes parce que le ter-
rain est peu accidenté, et d'ailleurs on a pu les recueillir. Au reste,
cette question sera longtemps agitée, sans que peut-être on puisse
lui donner une solution.
   Avant de clore la séance, M. de Caumont rappelle aux membres
que la Société peut disposer d'une somme de 500 francs, pour les
 besoins urgents des monuments, mais que la Société est établie
 surtout pour la conservation, et que les travaux de découvertes ou