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                        NECROLOGIE.


             M. LE DOCTEUR MARTIN JEUNE,

   Une des célébrités médicales de Lyon et du Bugey, M.
Martin jeune, ex-chirurgien en chef des hôpitaux, est mort
le 10 juillet 1846, dans un âge avancé,
   M. Martin n'a pas survécu longtemps à son frère aîné qu'il
chérissait tendrement ; le même coup a frappé les deux vieil-
lards, et ils ont été unis dans la mort comme ils l'avaient été
dans la vie. Voici un extrait de la notice que le Rhône con-
sacre à la mémoire de ce médecin :

    Martin le jeune (Pierre-Elienne), docteur en médecine, ancien
chirurgien en chef de la Charité, ancien président de la Société de
Médecine, membre de l'Académie, ex-membre de l'administration
de l'hospice de l'Antiquaille, président du Conseil de salubrité, était
né à Saint-Rambert en 1772. II sera cité longtemps comme un des
hommes qui ont honoré le plus la médecine et la chirurgie à Lyon.
On le comptait depuis quarante ans parmi les praticiens les plus
renommés ; il était, comme Cartier et Bouchet, une de ces grandes
existences médicales qu'on ne reverra plus peut-être. Placé au pre-
mier rang dans sa profession, Martin n'avait l'orgueil ni de sa po-
sition ni de sa fortune. Bien loin d'accabler ses jeunes confrères de
sa supériorité, il se plaisait à les faire valoir de tout son crédit. On
ne lui connaissait pas d'ennemis.
   Il aimait ses malades et ses malades l'aimaient : beaucoup de nos
grandes familles avaient en lui une confiance absolue, qu'elles lui
conservèrent exclusivement, même au temps où le besoin du repos
et son séjour dans sa belle propriété de l'Abbaye l'obligèrent à des
absences assez fréquentes. Martin eut, sous ce rapport, des succès
d'amour propre que peu de médecins ont obtenus au même degré.
   Sans être précisément un littérateur, il avait des connaissances
remarquables, travaillait, lisait, écrivait beaucoup. C'est lui qui