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ce qui nous donne pour les cinq premières lignes de notre ins
cription :
   Pro sainte imperatoris Lucii Septimîi Severi Pertinacù Au
(jusli et Decimi Clodii Septimii Albini CÅ“saris.
   « Avec cette restitution, que tout justifie, la mutilation évidem-
ment commise à dessein s'explique parfaitement; elle devient un
témoignage de la réaction qui suivit la défaite d'Albin. Peut-être
cette réaction fit-elle aussi disparaître une ligne gravée entre
celle qui contient les noms de Sévère et celle qui indique son
second consulat. Les traces de cette seconde érosion ne m'ont pas
paru aussi évidentes que celles de la première ; cela tient peut-
être à ce que les caractères de la fin de l'inscription sont plus
petits, et moins profondément gravés que ceux des premières li-
gnes, et qu'ils auront été plus faciles à détruire ; mais qu'on sup-
pose ou non cette suppression, mon interprétation n'en reste pas
moins inattaquable ; car cette ligne, si elle manque, ne peut êlre
restituée que par les mots plus ou moins abrégés : Decimo Cloclio
Septimio Albino CÅ“sare.... II C (iterum consule), attendu que
iterum consule se rapporte également à Albin et à Sévère, et ne
peut se rapporter qu'à ces deux rivaux, consuls ensemble pour
!a seconde fois en l'année 194.
    « La lettre D qu'on remarque au bas du monument est la
seule qui reste do la formule indispensable pour l'érection légale
d'un monument dans un lieu public ; Locus datus decreto decu-
rionum.
    « Cette formule, qui est ordinairement une apostille banale à la-
quelle on fait assez peu d'attention, a ici une véritable importance.
Elle indique, en effet, que l'administration de la cité approuva les
voeux faits en celle circonstance pour Sévère et pour Albin, et
qu'ainsi l'opinion lyonnaise, pendant la guerre contre Pescennius,
resta neutre entre les deux compétiteurs qui devaient, plus tard, se
disputer l'empire.
    « Il est curieux de trouver réunis sur un même monument les
noms d'Albin et de Sévère, ces noms séparés dans l'histoire de
notre ville par le sang de toute une génération. La vengeance poli-
 tique qui s'est attachée à celui d'Albin, ne l'a détruit que pour le