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DANS L1CS UNIVERSITÉS OK I. ALLEMAGNE k~l prendre en main la défense de l'Université attaquée. Weisse et Biedermann y enseignent avec une liberté pleine et en- tière des doctrines essentiellement opposées à celles de Herbart. La tendance représentée à Leipzig par WEISSE est, du reste, très analogue à celle des penseurs môme qui ont fait entendre ces injustes reproches. La théorie de Weisse est une modification particulière de la philosophie hégélienne ; c'est une doctrine qui, quoiqu'elle ait revêtu successivement des formes de plus en plus différentes de sa forme primitive, n'en est pas encore venue à se dépouiller de tout attachement au système qui lui a donné naissance. Ainsi, la branche plantée dans une terre étrangère et taillée avec soin à plusieurs re- prises, peut être amenée à donner des fruits meilleurs que ceux du tronc primitif ; néanmoins, elle trahit toujours son origine , elle se ressent évidemment du terrain auquel elle avait primitivement emprunté sa sève; ses qualités naturelles seront modifiées, mais non pas anéanties. En effet, après s'être essayé dans le domaine littéraire par des publications qu'il ne nous appartient pas d'apprécier ici, et, après avoir préludé à ses grands travaux philosophiques par des recherches historiques sur les principes d'Arislote et de Platon et par la traduction de plusieurs ouvrages du philo- sophe de Stagire, WTeisse salua la doctrine hégélienne avec un enthousiasme très prononcé (en 1827, dans son Essai sur la mythologie grecque). Sa critique n'osait encore guère s'atta- quer ii ce système gigantesque; elle se bornait à remarquer que, s'il y avait lieu à se séparer du maître, c'était à propos de quelques questions de détail concernant la théorie des rap- ports mutuels de la la science, de l'art et de la religion. Plus lard (en 1829, dans son opuscule sur fêtai actuel des sciences philosophiques), Weisse, tout en restant fidèle à la logique hégélienne, demanda qu'on reconstruisît sur un nouveau plan