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     — Encore un remarquable ouvrage qui échappe aux presses
de la province, encore un de ses enfants qui va, contre
son gré, chercher le soleil de la capitale pour faire rayonner
au loin et son Å“uvre et son nom. M. Victor de la Prade,
 notre collaborateur et notre ami, vient de trouver, à Paris,
chose difficile et rare aujourd'hui! un éditeur pour un poème
philosophique, intitulé : Psyché. M. Jules Labitle le publiera
en un volume pareil à ceux de la collection Charpentier.
Nous en donnerons un fragment dans notre prochain numé-
r o . Cette production doit classer notre concitoyen au pre
mier rang des poètes el des penseurs. Nous regrettons
seulement pour notre ville qu'un pareil livre n'ait pas pu
voir le jour à Lyon. Mais, hélas! c'est une nécessité pour
le succès d'aller chercher la publicité de la capitale. Celle
concentration de toutes choses sur un point, celle centralisation
qui a été pour la France une cause de grandeur, pourrait
bien devenir plus lard une cause de ruine pour les arts el les
lettres. En attendant, il faut la subir, et user de J'aris comme
d'un vaste bazar où chacun doit apporler sa marchandise,
s'il veut qu'elle se répande par le monde. Seulement, si c'est
le lieu où l'on doil vendre, ce n'est pas celui où l'on doit
fabriquer. La littérature faite à Paris, pour nous servir d'une
comparaison un peu triviale, est aussi sincère que le vin
qui s'y manipule. Laissons mûrir nos œuvres sur les coteaux
de la Bourgogne, ou de la Provence,ou du Lyonnais,et n'allons
à Paris que, comme les maraîchers et les laitières, pour y
vendre nos denrées. Ce n'est que là que l'on peut crier
un encan de manière à être entendu de tous les points de
l'Europe.
    Indépendamment des poèmes et des fragments dont M.
de la Prade a enrichis cette Revue, nous lui connaissons d'au-
tres ouvrages qui, sans doute, verront plus lard le jour,
tels que le poème d'Eleusis que la Pievue des deux mondes
doit bientôt nous apporler. Le légitime succès que quel-
ques-uns ont obtenu déjà sera certainement sanctionné par
celui qui leur est réservé sur une plus vaste scène.
    — Un avoué, M. Pinet, de Ternay, a laissé en mourant un
testament dont les clauses bizarres ont causé une assez
grande surprise ailleurs que dans sa famille pour que nous
en parlions ici. M. Laity, jeune officier condamné à plusieurs
années de prison pour la publication des Idées napoléonien-
nes a été institué héritier universel des revenus annuels de
toute la fortune de M. Pinet. Ils s'élèvent, dit-on, à 20,000 fr.
Ce qu'il y a de surprenant, c'est que M. Laily était person-
nellement inconnu du testateur, el qu'à la mort de M. Laily
le capital doit être partagé entre tous les membres collatéraux